Le passage au Chili ( le 11/04 ) se passe bien mis à part les tomates et le concombre confisqués ( le fromage et le miel on les avait cachés ).
A la frontière chiliene on aperçoit une famille de renard gris; on comprend plus tard à travers les panneaux que cette espèce est protégée. Se rajoute à cela des dizaines d'oies sauvages et des guanacos qui remplissent paisiblement le paysages.
On aperçoit de loin le Détroit de Magellan et les cours de géographie font surface, ainsi que tous les récits et les films de navigation connus.
Un tel succès ce lieu à l'époque que du coup on ne peut pas ne pas frissonner en le voyant. Mais l'ouverture du canal de Panama a fait décliner cette gloire. Pourtant les gens rêvent encore des personnages illustres et amateurs d'aventure qui l'ont emprunté, bien que les histoires des naufrages, tempête, eau glacée et bavure ne soit plus très à la mode, sauf pour les inconditionnels.
Nous prenons le bac pour le traverser et j'aperçois avec Roxanne des dauphins qui sautent sans savoir ce que c'est. Jerôme nous prend pour des folles; les instits ça connaît tout! Mais pas autant qu'Ingrid!!!
Et nous voilà en Terre de Feu!
Après 60km d'asphalt et 100km de piste, on arrive à la frontière d'Argentine, mais comme il est déjà tard, on s'arrête pour dormir juste avant. Car bon, on a fait et vu pas mal de choses aujourd'hui donc, repos. Voilà, chaqun occupe ses journées comme il peut.
Le lendemain, après une fouille dans les règles de l'art de la voiture, nous entamons notre dernière ligne droite.
...Et,...Ushuaia!!! Ca y est! On est arrivé à "el fin del mundo", le bout du monde! Endroit mythique où la queue de la cordillière des Andes bat dans le canal de Beagle; porte d'entrée vers l'Antartique puisque seulement 1000km nous séparent (et quelques 6000E pour y faire une excursion).
Malgré le rude climat d'Ushuaia, les gens y accourent là où tout prend une valeur supérieure, là où le paysage est vraiment surprenant car la ville est blottie au milieu d'une baie abritée par les sommets imposants et assez blans de la Cordillière. Le ciel peut être d'un bleu pur, traversé par des nuages douteux car noirs et lourds.
Le soleil arrive quand même à sortir après quelques heures de cache-cache, ce qui donne souvent des couleurs et des lumières appart.
Beaucoup de gens nous ont dit qu'il n'y avait rien à voir, que Ushuaia c'était plus pour le mythe en soi et la case correspondante à cocher. Nous, nous trouvons ça beau, surtout qu'avec les couleurs de l'automne, c'est merveilleux, une vraie acquarelle. Et, au risque de faire de l'écriture à deux sous et très scolaire, je vais quand même dire que c'est féerique: toutes ces couleurs, les guanacos partout, les pics enneigés derrière , une musique à nous donner le cafard et pas l'ombre d'un morceau de béton...Le rêve!
De plus est qu'on se dit que d'ici on ne peut pas aller plus loin (sauf avec les 6000E en poche et à la bonne période).
Les campings étant chers, nous dormons les deux premières nuits sur un terrain à côté du port de plaisance avec vue sur... le canal Beagle, les bateaux et la ville.
Nous rencontrons la famille Corbasson qui voyage avec trois filles dont la plus grande a l'âge d'Ava. Il y en a qui sont contents.
Et c'est parti pour l'appéro tous les soirs, grillades, prties de pêche (avec des poissons ce coup-ci au bout de l'hameçon ) dans le beau parc national Terre de Feu.
Au bout de quatre jours, nous remontons pour attaquer à nouveau les deux frontières et rester cette fois-ci au Chili. Mais là il est temps de partir car la neige commence déjà à prendre de la place sur les hauteurs.
Dès qu'on rentre au Chili, les Corbasson nous quittent pour faire en plus une boucle de 300km de piste. Nous, les autres, en avons marre des pistes et le temps qui nous reste raccourci à vue d'oeil.
Et biensûr la bienvenue chilienne:
Au secours!!!
Heureusement on oublie avec le décor.
Après une attente de 5 heures, nous prenons encore le bateau, mais à Porvenir cette fois-ci, pour aller à Punta Arenas ( le 18/04 ). Encore une traversée du Detroit de Magellan, encore les cours de géographie...
A Punta Arenas il y a une zone franche, alors, en attendant, on prépare la carte bleue, tout en ayant déjà la nostalgie de cette Terre de Feu, qu'on voit s'éloigner du pont du bateau.
A bientôt! Enfin, je m'entend.
